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XLVIII



Je ne te vueil plus servir,
Amours, a Dieu te comand.
Tu me veulz trop asservir,
Et paier mauvaisement
Pour loier me rends tourment.
C’est fort chose a soustenir
Je ne m’i vueil plus tenir.

Pour ta grace desservi,
Je t’ay servi loiaument,
Mais je ne puis assovir
Mon service, car griefment,
Me tourmentes, dont briefment
Aime mieulx, m’en revenir :
Je ne m’i vueil plus tenir.

Qui a toy se veult plevir,
Et donner entierement,
Puis descendre, puis gravir,
Selon ton commandement,
Lui convient peniblement ;
Si m’en doit bien souvenir
Je ne m’i vueil plus tenir.