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Pour ce suppli, vaillant prince amiable,
Qu’il vous plaise le prendre a vo servise.
Don vous en fais, et tout a vo devise
Faire de lui vueilliez, car bon vouloir
De vous servir a de cuer en craintise ;
Si le vueilliez, noble duc, recevoir.

Ja trois ans a que pour sa grant prouesse[1]
L’en amena le conte trés louable
De Salsbery, qui moru a destrece
Ou mal païs d’Angleterre, ou muable
Y sont la gent ; depuis lors, n’est pas fable,
Y a esté, si ay tel peine mise
Que je le ray non obstant qu’a sa guise
L’avoit Henry qui de la se dit hoir,
Or vous en fais je don de foy aprise,
Si le vueilliez, noble duc, recevoir.

Prince excellent que chascun loue et prise.
Du requerir je ne soye reprise
N’escondite, car de tel qu’ay savoir
Mon service vous ottroy sanz faintise,
Si le vueilliez, noble duc, recevoir.



XXIII


S’il est ainsi que de vous soye amée
Si loiaument comme je vous oy dire
Et que vo cuer d’amour trés affermée
M’aime si fort et ne veult ne désire
Fors moy sanz plus, je vous suppli, beau sire,
Sanz telz semblans ne telz ditz recorder[2]

  1. XXII. — 21 A g. promesse
  2. XXIII. — 6 B S. t. s. monstrer ne r.