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Pour accomplir péchiez laiz et orribles
Et pour deliz vains, laiz et non loisibles ;
Car Dieu scet tout : on ne lui puet couvrir ;[1]
Pour eschiver ses vengences terribles[2]
Avisons nous qu’il nous convient morir.

Princes et clers d’entendemens sensibles,
Ne vueillons pas par noz meffais perir,[3]
A nous sauver soions tous entendibles,
Avisons nous qu’il nous convient morir.



VI


Helas ! ou donc trouveront reconfort
Pouvres vesves, de leurs biens despoillées.
Puis qu’en France qui sieult estre le port
De leur salut, et ou les exillées
Seulent fouïr et les desconseillées,[4]
Mais or n’i ont plus amistié ?[5]
Les nobles gens n’en ont nulle pitié.
Aussi n’ont clers li greigneur ne li mendre,
Ne les princes ne les daignent entendre.

Des chevaliers n’ont elles nesun port,
Par les prelaz ne sont bien conseillées,
Ne les juges ne les gardent de tort,
Des officiers n’aroient deux maillées
De bon respons ; des poissans traveillées
Sont en maint cas, n’a la moitié
Devers les grans n’aroient exploitié

  1. V, — 22 V C. D. t. s.
  2. — 23 B Et p. fouïr
  3. — 26 B pour n. m.
  4. VI, — 5 A2 Veulent f.
  5. — 6 B Or n’i o. mais a.