Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LXII[1]


Source de plour, rivière de tristece,
Flun de doulour, mer d’amertume pleine
M’avironnent et noyent en grant peine
Mon pouvre cuer qui trop sent de destresce.

Si m’affondent et plungent en asprece ;
Car parmi moy cuerent plus fort que Saine
Source de plour, riviere de tristece.

Et leurs grans floz cheent a grant largece,
Si com le vent de Fortune les meine,
Tous dessus moy, dont si bas suis qu’a peine
Releveray, tant durement m’oppresse
Source de plour, rivière de tristece.



LXIII[2]


Bel et doulz et gracieux,
Jeune, courtois, sanz amer.
Qui avez mis en amer
Vostre cuer pour valoir mieulx.

Vray, loial soiez et tieulx
Qu’on vous puist partout clamer
Bel et doulz et gracieux.

  1. LXIII. — Omis dans B
  2. LXII. — Omis dans B