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J’ay longuement esté de joye nu
Hors du pays, mais, pour tout amender,
Trés doulce dame, or suis je revenu.

Mais Je ne sçay s’il vous est souvenu
De moy qui vueil vous servir sanz tarder,
Et en espoir de vo grace garder,[1]
Trés doulce dame, or suis je revenu.



XXXVIII


Puis qu’ainsi est que ne puis pourchacier
Nulle merci vers vous, ma chiere dame,
De vous me pars, moult courroucié par m’ame.

D’y plus venir ne me quier avancier,
Car ce pourroit vous tourner a diffame
Puis qu’ainsi est que ne puis pourchacier.

Et si ne sçay comment pourray laissier[2]
L’amour que j’ay a vous, qui si m’enflamme ;
Mais du laissier ne me doit blasmer ame
Puis qu’ainsi est que ne puis pourchacier.



XXXIX


Doulce dame, je vous requier
Vostre amour que je vueil chérir ;
Donnez la moy sanz renchérir,

  1. XXXVII. — 9 B Et en e. de vostre amour g.
  2. XXXVIII. — 7 B Ne si ne s.