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prologue

Trois quarts d’heure plus tard, il galopait avec lui vers la mer.

Au château de Savigny, tous étaient bouleversés de la catastrophe qui venait de frapper le maître. Les serviteurs, ignorant les détails de ce lugubre drame, s’apitoyaient sur la fin tragique de la jeune comtesse, si belle, si bonne et si aimée.

Olivier observait avec inquiétude son frère qui pleurait silencieusement devant le cadavre de celle qu’il avait adorée.

Celui dont les révélations avaient causé le dénouement tragique, était seul à n’être pas ému. Il se taisait, regardant d’un œil farouche la blanche dépouille que les femmes de chambre emportaient dans une pièce voisine :

« Bon ! grommela-t-il, c’est l’autre qu’il faut châtier. Courons avant qu’il ne s’échappe. » Et, joignant le geste à la parole, il sortit.

Son domestique l’attendait avec les chevaux, et tous deux s’élancèrent au galop vers la maison de Jean Duval. Ils y arrivèrent une demi-heure plus tard ; mais déjà, elle était déserte.

Le duc eut une exclamation de fureur en le constatant : « Oh ! gémit-il, j’ai tout compris devant le trépas de la pauvre Jeanne : elle fut victime de ce scélérat. »

Courbé sur la terre, il tenta de retrouver son ennemi en suivant la piste, mais au bout de quelques arpents, le sot détrempé par la pluie