Page:De Montreuil - Fleur des ondes, 1912.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
à l'habitation

Paul Guertal et de Cholas, s’occupa à dresser le couvert.

Ce repas de Noël avait été attendu comme un grand événement, par tous les gens de l’Habitation. Depuis huit jours, les chasseurs s’étaient employés à garnir le garde-manger : lièvres, tourteaux, oiseaux de neige étaient strictement réservés pour ce festin.

Du Parc fit apporter le meilleur vin, et les convives prirent leurs places.

Ces hommes joyeux avaient bon appétit, les assiettes se vidaient et se remplissaient rapidement sans nuire à la gaité ; l’esprit coulait avec le vin : les saillies se croisaient, jaillissant avec les éclats de rire.

Fleur des Ondes, assise en face du commandant jouissait délicieusement de ce contentement qu’elle lisait sur tous les visages.

Au dessert, chacun y alla de sa chanson, La fête se prolongea tard dans la nuit.

Le lendemain, il faisait une tempête affreuse : la neige tourbillonnait sur le rocher de Québec, poussée par le vent qui dévalait à une vitesse vertigineuse. Le froid était très vif.

La jeune fille seule dans la salle à manger, regardait au travers du carreau la tempête s’abattre sur le fleuve scellé de glace. Son cousin entra, et, s’approchant doucement, il lui dit :