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vers québec

Paul ne pouvaient non plus expliquer cette absence ; ils persuadèrent à leurs amis de patienter quelques jours avant de prendre une décision. Mais le lendemain, il vint une barque portant des traiteurs de Saint-Melo, qui apprirent aux Français que le gouverneur avait été retenu en France par de pressantes affaires. À cette nouvelle, les Indiens échangèrent leurs fourrures et se disposèrent à retourner dans leur pays. Paul qui s’était épris de la vie libre des indigènes s’en alla avec eux.

Une vingtaine de sauvages seulement voulurent accompagner Philippe jusqu’à Québec ; Le Carcois était de ceux-là. Dès le début, il avait invité Fleur des Ondes et Philippe à voyager dans son canot ; et c’est assis l’un près de l’autre que les deux jeunes gens firent le voyage.

Durant les cérémonies tumultueuses et bruyantes qui avaient suivi le décès de La Source, ils avaient eu rarement l’occasion de converser seul à seul ; mais pendant ce voyage ils échangeaient leurs pensées, car tout invitait à la causerie : le désœuvrement et la beauté impressionnante des paysages déroulés devant leurs yeux. Philippe, à chaque instant, s’étonne en lui-même du savoir de cette étrange fille qui, sous la seule direction de son père, avait dû puiser toutes ses leçons dans le livre unique de la nature ; Fleur des Ondes de son côté, admirait la simplicité de ce beau garçon qu’elle jugeait savant et qui avait été