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considérations générales

Français eut cette sublime gloire de consacrer sa vie à une entreprise dont il n’attendait rien pour lui-même, mais qui devait gagner des hommes à la civilisation et de vastes contrées à sa patrie.

C’est Samuel de Champlain.

Tandis que d’autres accouraient au Nouveau-Monde, attirés par l’appât d’un trafic avantageux et d’une rapide fortune, lui seul peut-être marchait à la découverte, portant dans son âme le rêve grandiose d’un empire chrétien épanoui sur la barbarie.

L’établissement de postes permanents chez les sauvages du Canada, présentait des difficultés telles que, depuis plus d’un siècle, elles avaient découragé tous ceux qui s’y étaient essayés.

Les expéditions antérieures à celles de Champlain avaient été, il est vrai, plutôt des entreprises commerciales : c’est là qu’il faut chercher la cause de leur insuccès. L’amour du gain peut faire accomplir des coups d’audace, il ne saurait produire l’héroïsme.

Et le fondateur de Québec fut le héros le plus complet qu’on puisse imaginer, pour mener à bien la tâche qu’il avait entreprise de tout son grand cœur.

Après son voyage aux Indes Occidentales, le capitaine Samuel de Champlain aurait pu vivre à la manière agréablement inutile des jeunes seigneurs de son époque ; mais la passion du dévouement égalait, chez lui, celle des courses