Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.

races se bouscule, elle tombe tout à coup dans une misère crapuleuse et de poignante tristesse. À la rue Saint-Dominique, elle longe un grand bâtiment dont la triple masse de pierre grise et de brique sang de bœuf est sinistre. C’est l’Hôpital-Général, où, sous le scalpel et la pince, éclatent en lancinants arpèges toutes les notes de la souffrance humaine.

Dominant le trottoir d’une dizaine de pieds, une porte s’ouvre à l’angle de l’immeuble qui fait le coin de la rue Saint-Dominique. Une balustrade interdit toutefois, à qui l’ouvre, de passer outre. Des chiens, au bas, s’y rassemblent invariablement tous les jours sur les dix heures du matin. Dogues de pauvres aux dents longues, ils sont là