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LES ANCIENS CANADIENS.

et filleul de Locheill, paraît réfléchir sérieusement, tout en suivant d’un œil attentif les figures fantastiques que crée son imagination dans le brasier qui s’éteint lentement dans l’âtre de la cheminée.

— À quoi pensez-vous, grave philosophe ? lui dit son père.

— J’ai suivi avec un intérêt toujours croissant, répond le jeune homme, un petit groupe d’hommes, de femmes, d’enfants qui marchaient, dansaient, sautaient, montaient, descendaient ; et puis tout a disparu.

En effet, le feu de cèdre venait de s’éteindre.

— Tu es bien le fils de ta mère, et le digne filleul de ton parrain, fit Jules d’Haberville en se levant pour souhaiter le bonsoir à la famille, prête à se retirer pour la nuit.

Semblables à ces figures fantastiques que regardait le jeune d’Haberville, mes personnages, cher lecteur, se sont agités pendant quelque temps devant vos yeux, pour disparaître tout à coup, peut-être pour toujours, avec celui qui les faisait mouvoir.

Adieu donc aussi, cher lecteur, avant que ma main, plus froide que nos hivers du Canada, refuse de tracer mes pensées.


FIN.