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ANATOLE.

Comme il est aussi poltron que méchant…

MARIELLE.

Il exige que je passe pour sa femme, jusqu’à ce que notre mariage puisse se faire réellement.

ANATOLE.

Est-il possible !… Mais n’y aurait-il pas un moyen ?…

MARIELLE.

Aucun.. Nous signons le contrat ce soir, en secret.

ANATOLE.

Et je ne puis venir à ton secours… car je n’ai plus rien au monde… Ah ! c’est maintenant surtout que je regrette la fortune !

MARIELLE.

Ne pensons qu’à vous… Il faut que vous partiez, que vous sortiez à l’instant même de ce village où l’on soupçonne votre présence… Vous êtes entouré d’ennemis…. Je connais un chemin détourné, par la rue basse… En une heure, vous pouvez gagner la frontière, je vais vous servir de guide… Venez, car le moindre retard… (Ils se disposent à sortir, on entend au dehors une marche.)

ANATOLE.

Quel est ce bruit ?…

MARIELLE, allant à la fenêtre.

Une patrouille !… elle est conduite par Sauvageot !.. Vous êtes perdu, s’il entre ici. (Elle éteint vivement la chandelle.) (Nuit au théâtre.) Ne bougez pas !

CHŒUR, en dehors.
Air : de la marche des deux Journées.
––––––––––––Allons,
––––––––––––Marchons,
––––––––––De la prudence !
––––––––––Avançons tous ;
––––––––––Du calme, du silence
––––––––––Et garde à nous !
MARIELLE, à la fenêtre.

Ils s’arrêtent devant la maison !…

SAUVAGEOT, en dehors, appelant.

Ohé !… femme… es tu là ?

MARIELLE, d’une voix tremblante.

Oui…

SAUVAGEOT.

Tu es sans chandelle ?…

MARIELLE.

Le vent vient de l’éteindre…

SAUVAGEOT.

Il fait un temps désordonné… Dis donc, nous allons entrer boire un coup pour nous réchauffer.