Page:De Forges, de Leuven, Roch - L'alcôve.pdf/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MARIELLE.

Mauvais cœur… parler ainsi de mon frère de lait… de votre camarade d’enfance, qui ne vous a jamais fait que du bien.

SAUVAGEOT.

Du bien, lui !… Qu’il abusait toujours de l’infériorité de son rang pour me traiter comme le dernier des vassals… M’en a-t-il fait dévorer des affronts… et des pâtisseries, qu’il m’appportait du château, pour m’humilier… Et, quand nous étions avec les autres petits seigneurs, ses camarades, et que nous joussions aux quatre coins, c’était toujours moi qui était le.. ah ! quelle vilenie !… Et vous dites qu’il m’a fait du bien, merci… Aussi, que je le pince… il n’a qu’à bien se tenir… Au besoin, le sergent me prêterait main-forte… pas vrai sergent ?…

RAYMOND.

Oui, compte là-dessus…Tu peux bien faire ce métier-là tout seul.


Scène VII.

Les Mêmes, LA MÈRE FLOUQUET.
LA MÈRE FLOUQUET, apportant le sac de Raymond.

Tenez, sergent, v’là votre sac, et je dis que rien n’y manque… (Elle l’aide à le passer.)

RAYMOND.

Bien obligé, la bonne mère… Ah ! ça, je vous laisse là quelques effets d’équipement que je prendrai à mon retour.

LA MÈRE FLOUQUET.

Soyez tranquille, on en aura soin.

RAYMOND, à Sauvageot.

Quant à toi, n’oublie pas que tu as à me fournir ton acte de mariage pour être en règle avec la réquisition.

SAUVAGEOT, avec embarras.

Vous l’aurez, sergent…. Faut que j’aille le lever à six lieues d’ici… Au village de Saint-Claude, où je m’ai marié…

RAYMOND.

À la bonne heure… C’est qu’on jase sur toi dans le pays… Il y en a même qui disent qu’il y a du louche dans ce mariage-là.

MARIELLE, vivement.

Comment, sergent, vous pourriez croire ?…

RAYMOND.

Eh ! non, la petite mère, moi, je ne crois pas ça…

Air du vaudeville de Fanchon.

––––––––En voyant sa tournure, ––––––––Je n’vous fait pas c’t’ injure, ––––––––(à Sauvageot) Farceur, ––––––––Ca s’rait t’fair’ trop d’honneur. ––––––––Pour avoir l’imprudence ––––––––D’ vivre avec un gas tel que toi, ––––––––Faut qu’on y soit, je pense, –––––––––Obligé par la.