des carrières, tout seul comme un ours… C’est singulier, convenez-en.
Mais, non, je vous assure… (À part.) Aurait-il des soupçons ? (Haut.) Il couche à sa ferme, voyez-vous, sergent, c’est pour la garder.
Bah ! à sa place, j’enverrais la ferme à tous les diables, et je garderais ma petite femme… Ah ! Marielle !… Marielle !… pour quoi n’êtes-vous plus en disponibilité ?… Il y a si longtemps que je désire une femme comme vous et que je me dis :
- Je sais comment ça s’gouverne,
- Pour charmer l’ lien conjugal,
- Faut avoir à la caserne
- Les quatre homm’s et l’ caporal.
- Et puis, ensuite, j’espère,
- Que ma femm’me donnera !
- Un’petite vivandière
- Pour soigner ces gaillards-là !…
Je leur aurais inculqué moi-même le maniement du sabre et du fusil… Alignement !… fixe !… le premier qui bouge, on lui mettra de l’eau dans sa soupe…Mi-tour à gauche !…. marche !…
- En avant, brav’s soldats,
- Et dans les rangs n’pleurons pas !
J’aurais été si heureuse avec lui !…
Mais, c’est fini !… il ne faut plus penser à ce bonheur-là !… Au moins, madame Marielle, quand je serai parti pour tout de bon, promettez-moi, que vous penserez quelques fois au pauvre Raymond, qui vous aimait bien, dà… et, qui, certainement… si… enfin… Allons, que c’est bête, v’là que je m’attendris…
- Allons, plus de faiblesse,
- Je l’ sens, il faut vous fuir.
- Mais, un seul mot d’ tendresse,
- Dont j’gard’rai l’ souv’nir,
- Me rendrait mon courage
- Et j’pourrais plus content
- Le cœur, plein d’ votre image
- Partir, tambour battant.
- Ran plan, ran plan.
- Ran pa ta pa ta plan, etc.