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est posée sur ses genoux ; Anna vient de faire le café qui embaume toute la maison, elle caresse Braf.

— Père, dit-elle, n’est-il pas encore l’heure où Isaac doit venir.

— Oui, répond Hermann.

— S’il tarde encore j’ôterai la cafetière du réchaud afin qu’il boive froid ce cher café qu’il aime tant.

Anna n’a garde d’ôter le café du réchaud, au contraire elle attise, en soufflant, le charbon, puis continuant de caresser machinalement Braf, elle laisse peu à peu, ses pensées vaguer dans l’avenir. — Après mon mariage, nous irons habiter Gand, n’est-ce pas, dit-elle, mon père. Tu seras joyeux de revoir tes amis, comme Braf sera peut-être heureux de changer d’air. Il y a quelque temps que je ne l’ai vu rire, tu sais père, quand dans un excès de joie il retrousse les lèvres et montre joyeusement les dents ; allons Braf, ce sera peut-être pour aujourd’hui.

Braf montre les dents, mais ce n’est pas pour rire, il se dresse et gronde ; Isaac entrait dans la chambre.

Anna frappe avec impatience de son petit pied sur le plancher : Il ne changera donc jamais, dit-elle.

— Si, si, répond Wildensteen, quand il m’aura mangé.

— À table mes enfants, dit Hermann.

Le déjeuner touchait à sa fin ; il avait été question d’a-