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le mariage n’est pas chose si terrible, qu’Anna est bonne et belle, qu’il lui donnera de splendides toilettes, qu’il pourra être fier de la montrer partout, qu’après tout, faire le bien vaut mieux que de faire le mal et qu’il vaut mieux épouser la jeune fille que de la séduire. Ces bonnes pensées rafraîchissent son esprit et fortifient son cœur, sa couardise s’envole comme une orfraie, il cesse de trembler et d’être pâle et lève enfin sur Hermann un regard clair.

Il parla nettement, apprit à Hermann qu’il habitait Gand, possédait quatre-vingt-mille florins en obligations d’emprunts et des propriétés dans l’île de Walcheren, pour une valeur à peu près égale ; il venait, disait-il, chaque année au mois de juin, visiter ses propriétés ; il fit l’éloge de son caractère, se donna toutes les vertus, parla de sa noyade et la bénit comme l’occasion propice qui lui avait permis de voir Anna pour la première fois ; il avoua son amour pour elle et demanda formellement sa main ; Hermann la lui accorda.