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-âè LAV fort de la Princeiïe , alla con- fulter rOracle de Faune , qui lui fie entendre ces mots : » Gardes-toi , mon fils , de ma- r> rier ta fille à aucun Prince » du Latium : bientôt il arrive- » ra des étrangers , dont le fang >ï mêlé avec le nôtre , élèvera » jufqu'au ciel la gloire de no- » tre nom «. Cétoit Enée & les Troyens qui vinrent aborder en ce temps-lA fur les côtes du Latium. Turnus, Roi des Ru- tules, & neveu de la Reine, diiputa à Enée fa conquête ; mais la mort de ce rival alTi.ira au Prince Troyen la polTelTion de Lavinie & de fon royau- me. Lavinie , devenue veuve d'Enée , & voyant fon trône occupé par Afcagne, fils d'E- née & de Creiife , eut peur que ce Prince n'attentât a fa vie, afin de s'affurer la couronne dés Latins. Dans cette penfée elle s'alla cacher dans des forêts , où elle accoucha d'un fils qui prit , ï caufe de cela , le nom de Sylvius. L'abfence de La- vinie fit murmurer le peuple contre Afcagne , qui fe vit obligé de faire chercher fa bel- le-mère , & de lui céder , à elle & à fon .fils , la ville de Lavi- nium. Après la mort d' Afca- gne , le fils de Lavinie monta fur le trône , & le tranfmit à fes fucceffeurs , tandis que les defcendans d'Afcagne n'eurent que la chargç^e fouverain Pontife. LAV LAU ^ LAVINIUM, villebâ- tie par Enée , en l'honneur de Lavinie fon époufe , dans un lieu qui lui avoit été défi- gné par l'Oracle. LAURENTALES. Voy. hanmaXes, LAURENTINS, an- ciens peuples d'Italie , fujets du Roi Latinus. Il y avoit , dans le palais du Roi , dit Virgile, un laurier qu'un refped reli- gieux confervoit depuis long- temps. Le Roi l'ayant trouvé planté dans le lieu qu'il avoit choifi pour bâtir fon palais , l'a voit confacré à Apollon ; & c'eft de ce laurier célèbre que les Laurentins ont emprunté leur nom. LAURIER, arbre con- facré à Apollon depuis l'avan- ture de Daphné. V. Daphné. Mais une autre raifon plus vraifemblable , pour laquelle on le croyoit confacré à Apol- lon , c'eft qu'on étoit perfuadé que ceux qui dormoicnt, ayant fous la tête quelques branches de cet arbre , recevoient des vapeurs qui les mettoient en état de prophétifer. Ceux qui alloient confulter l'Oracle de Delphes , fe couronnoient de laurier au retour , s'ils avoient reçu du Dieu une réponfe fa- vorable : c'eft ainfi que , dans Sophocle , (Edipe , voyant Oreftc revenir de Delphes , la tête ornée d'une couronne de laurier, conjecture qu'il rap-