Page:De Claustre - Dictionnaire portatif de mythologie - Tome 1.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

AIR ALRUNES, nom que les anciens Germains don- noient à certaines petites fi- gures de bois , qu’ils regar- doient comme leurs Dieux pénates ou lares , qui prenoient foin des maifons & des per- fonnes qui y habitoient : c’étoit une des plus anciennes & des plus générales fuperftitions des Germains. Elle confiftoit à avoir chez eux de petites fi- gures d’un demi pied ou d’un pied de hauteur , repréfentant quelques femmes magicien- nes , rarement des hommes ; & ils croyoient que ces figures avoient de fi grandes vertus , qu’elles tenoient en leur pou- voir le deftin & la fortune des hommes. On faifoit ces fta- tues des racines les plus dures des plantes , fur - tout de la mandragore ; on les habilloit proprement , on les couchoit mollement dans de petits cof- frets , toutes les femaines on les lavoit avec du vin & de l’eau , «5c à chaque repas on leur fervoit à boire & à man- ger , fans quoi elles auroient jette des cris , dit-on , comme des enfans qui fouiîriroient la faim & la foif : enfin on les lenoit renfermées avec foin dans un lieu fecret , d’oii on ne les retiroit que pour les confulter. Dès qu’on avoit le bonheur d’avoir chez foi ou fur foi de pareilles figures , on fe croyoit heureux , on ne craignoit plus aucun danger , ALT AMA 6r & on en attendoit toutes for- tes de biens , fur-tout la fanté & la guérifon des maladies les plus rébelles au rem.ède. Mais ce qui étoit encore plus admirable , c’eft qu’elles fai- foient connoître l’avenir , ou par un mouvement de tête , ou quelquefois même en s’ex- primant d’une manière très- intelligible à leurs heureux poirefleurs. On dit que cette ruperflition des anciens Ger- niains fubfifte encore aujour- d’hui parmi le peuple de la balTe Allemagne , chez les Danois 3c les Suédois, ALTHÉE,fille d’Agé- noT , de la race de Deucalion , époufa Oenée , Roi des Eto- liens, & fut mtre de Méléa- gre. Voyez Méléagre, ALTHÉMÈNE, fils de Cratée. Voyez Cratée, ALTHÉNUS,frèrede Diomède. AMALTHÉE, c’eft le nom de la chèvre qui alaita Jupiter : le Dieu par recon- noilTance la plaça parmi les aftres , où elle forme le figne qui porte fon nom. C’eft d’une des cornes de cette prétendue chèvre que les Grecs ont fait leur corne d’abondance. Lac- tance dit que la nourrice de Jupiter fut Amakhée , fille de Meliffus , Roi d’une contrée de la Grèce. Bochard fait ve- nir ce mot du Phénicien Aman-- tha y qui fignifie nourrice j & Hygifl doan€ à la nourrice de