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belges et africains

Puisqu’ils nous les ont laissées, nous sommes assez riches encore pour donner nos larmes.

Les Allemands en nous calomniant et en nous dénigrant, se montrent plus dépouillés que nous. Ils ont calomnié notre population civile, ils ont calomnié nos prêtres, ils ont calomnié nos jeunes filles, ils ont calomnié notre armée.

« Les Belges ne font rien », ont-ils dit. « Depuis la prise d’Anvers ils sont exterminés, leur courage est anéanti ; ils sont dispersés, réfugiés à l’arrière ».

La vérité est autre. Nos soldats tiennent toujours sur notre dernier fleuve en face de l’impériale puissance ; ils ont gardé leur vaillance ; ils ont reformé leur armée, ils l’ont reformée supérieure à ce qu’elle fut jamais, grâce aussi aux intrépides jeunes hommes, qui échappant aux balles et aux pièges allemands, les guettant à la frontière, ont réussi à venir prendre place dans les rangs.

Il importe de faire reconnaître la part due aux Belges. « Chaque son z’oiseau », dit-on en patois de chez nous. Même en exil ils n’ont rien