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belges et africains

là dans l’éblouissement des fleurs et des parfums, tandis que nous avions vingt ans, nous n’oublierons jamais les serres de Laeken. Pour ceux qui y furent conviés le 22 février 1890, un souvenir pourtant domine tous les autres.

Ce jour-là, sous les grandes palmes, la haute silhouette du souverain se penchait vers un homme trapu, robuste, d’apparence ordinaire, mais dont le visage était empreint d’une remarquable énergie.

On n’entendait pas les paroles qu’échangeaient entre eux les deux personnages, seulement on voyait leurs regards, chargés de volonté, se croiser comme des éclairs.

Léopold II causait avec Stanley, le grand explorateur africain.

Tous, nous avions conscience d’assister à quelque chose de grand, puisqu’après tant d’années écoulées, cette vision est encore intacte, intense dans nos mémoires.

La fête était donnée en l’honneur des membres de la Conférence internationale anti-esclavagiste qui se tenait à Bruxelles, et dans cet