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noiſſance des affaires publiques, ſervent à former l’eſprit de celui qui les lit, & à lui donner l’idée de la maniere dont il doit ſe conduire en de ſemblables occaſions.

L’une des lectures la plus propre à produire cet effet eſt celle des dépêches du Cardinal d’Oſſat, & on peut dire de ces Lettres à tous les Negociateurs, ce qu’Horace a dit aux Poëtes de ſon tems des Œuvres d’Homere, qu’ils doivent les avoir dans les mains le jour & la nuit s’ils veulent ſe perfeçtionner dans leur art. Il regne dans les dépêches de ce Cardinal, ſous des manieres ſimples & modeſtes, une force & une adreſſe, qui nonobſtant l’antiquité de leur ſtile, fait plaiſir à ceux qui ont du goût pour ces ſortes d’écrits, on y voit comment par ſa ſeule habileté, ſans naiſſance, ſans titre & ſans caractere que celui d’Agent de la Reine Louiſe de Vaudemomt, veuve du Roi Henri III il ſût conduire par degrez le grand ouvrage de la reconci-