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qu’étant l’organe par lequel ſon Prince ou ſon État s’explique, il le doit faire avec force, avec juſteſſe & avec dignité.

Un homme de lettres ſe garde plûtot qu’un ignorant d’être trompé dans ſes traitez ; il fait débrouiller les ſophiſmes, les propoſitions captieuſses & les expreſſions équivoques de ceux avec qui il traite.

Un homme ignorant eſt très-blâmable de s’engager dans ces emplois, & d’attendre à s’en inſtruire qu’il ſoit parvenu à les obtenir, c’eſt ſonger à ſe faire forger des armes quand il faut combattre.

Il y a des Courtiſans qui mépriſent les Sciences, parce qu’ils ne les connoiſſent pas, & qui ſoûtiennent avec confiance qu’on n’a beſoin que d’un bon ſens naturel, pour être capable d’entrer dans les plus grands emplois, ce qu’ils appuyent par l’exemple de quelques gens ſans étude, qui ont fait connoitre leur capacité dans les affaires les plus dif-