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ſéant de courir le monde, aulieu de ſatiſfaire à leurs premieres obligations ; il faut qu’un État ſoit bien dénué de ſujets d’une autre Profeſſion propres à ces ſortes d’emplois pour obliger un Prince à tirer un Evêque du ſein de ſon Egliſe, & à diſpenser un Paſteur des ſoins qu’il doit à ſon troupeau, afin de l’employer à la conduite des affaires politiques auſquelles Dieu ne l’a pas appellé : s’il a un genie aſſez ſuperieur pour être plus propre qu’aucun autre à y rendre des ſervices importans à l’État, ſoit dans les Ambaſſades ou dans le principal Miniſtere comme on en a vû quelques exemples, il ſeroit de la bienſéance & même de ſon devoir de ſe défaire en ce cas de ſon Evêché pour ſe décharger des obligations de cet État, & ſe donner tout entier aux affaires de ſon Prince. Un Cardinal, un Abbé Commendataire & tous les Eccleſiaſtiques qui n’ont point de charge d’ame y peuvent être employez avec plus de bienſéance & avec moins de ſcrupu-