Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la enſuite chez l’Ambaſſadeur de France, qui le laiſſa entrer dans ſa Cour, & comme il ſortoit du caroſſe, on lui vint dire de la part de l’Ambaſſadeur, qu’il ne vouloit pas le recevoir, parce qu’il avoit manqué à ce qu’il devoit a la Couronne de France, le Cardinal ſe plaignit de l’affront que l’Ambaſſadeur lui faiſoit, à quoi on lui répondit qu’il ne devoit s’en prendre qu’a lui-même, qu’il ne pouvoit pas ignorer ce qui étoit dû à l’Ambaſſadeur du premier Roi de la Chrétienté, & qu’il n’avoit qu’à feuilleter les Regiſtres de la Cour de Rome, s’il en étoit mal-inſtruit : Ce Cardinal fit faire enſuite de grandes excuſes à l’Ambaſſadeur de France, & dit qu’il n’avoit manqué que par le mauvais conſeil de quelques Prelats qui lui avoient dit qu’il falloit rendre les viſites dans l’ordre qu’il les avoir reçûës.

Cet exemple ſert à faire connoître que quand l’Ambaſſadeur de France auroit été le dernier à ren-