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ils veulent regagner le temps perdu. Et le maître, avec un redoublement de zèle, reprend, pour ces écoliers souvent plus âgés que lui, les leçons qu’il a faites tout à l’heure aux petits. Œuvre de conscience et de cœur avant tout, la plus noble carrière, quoi qu’en pense l’ambitieux qui poursuit dans le monde ses projets égoïstes et souvent chimériques de grandeur personnelle, c’est celle du professeur, de l’instituteur ou de l’institutrice. C’est celle de ces laborieux pionniers, défricheurs infatigables de l’ignorance ; levés à l’aurore, travaillant jusqu’au déclin du jour, ils trouvent encore des forces et du dévouement à dépenser le soir au service des autres. Leur vie entière est consacrée au soin d’éclairer les esprits, d’éveiller les intelligences endormies. Répétons-le donc bien haut, car il faut qu’on l’entende et qu’on le sache, il n’est point de fonction plus noble, ni d’existence plus honorable que celle de l’instituteur ou de l’institutrice qui a bien compris sa mission. Il n’en est pas, j’ose le dire, qui puisse être plus glorieuse ; ce mot n’a rien d’exagéré : la vraie gloire s’acquiert par le dévouement ; elle en est le fruit légitime, et nous savons que le dé-