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Néère.

Sa main silencieuse aime tes cheveux bruns,
D’où ses doigts pour longtemps s’en vont pleins de parfums.


Myrrha.

Les tiens, jouet charmant de la brise qui vole,
Sont lisses et dorés comme un flot du Pactole.


Néère.

Tes pieds charment la lèvre, et montrent au hasard
Leurs ongles transparents arrondis avec art.


Myrrha.

Ta gorge est comme un marbre, et la lumière arrose
Sur ses fermes contours deux frais boutons de rose.


Néère.

Que n’es-tu beau comme elle, ô bel enfant ? Hélas !
J’irais en suppliante adorer Iollas !


Myrrha.

Iollas ! pour un jour sois semblable à Néère,
Et je n’aurai pour toi nulle froideur amère.


Néère.

La bouche des Zéphyrs aux souffles embaumés
S’enivre en s’égarant sous tes bras parfumés.