Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cas là, je ne sçay pas quel nom luy bailler, & il n’y a point de plus miserable Interregne que sa Vie, durant laquelle il ne fait rien, & fait tous les maux qui arrivent à son Peuple.

En cét estat là, il est mort civilement, & s’est comme deposé soy-mesme, Ce n’est plus que son Effigie que l’on sert en public, à qui on rend quelques devoirs de parade, & de coustume ; à qui on fait force reverences inutiles. On ne s’attache plus à la Puissance legitime & naturelle : On en suit une autre, qui est estrangere, & usurpatrice ; qui est née de la premiere, par une voye violente, & comme par adultere. On quitte la Royauté, pour courir apres la Faveur, de laquelle les Arabes disent, que c’est une Fille, qui tuë bien souvent sa propre Mere.

La belle chose que c’estoit, de voir autrefois un Roy de Castille, qui n’osoit aller à la promenade, ni prendre un habillement neuf, sans la permission d’Alvare de Lune ! Il faloit qu’il obtinst de