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mis au concours l’éloge de Lamartine, fut obligée de couronner encore Jean Aicard.

En 1885, paraît Dieu dans l’homme, œuvre de penseur abordant avec une audace sûre d’elle-même les plus hauts problèmes métaphysiques, et en trouvant la solution dans les élans d’une âme profondément religieuse et enivrée d’idéal. En 1886, il publia l’Éternel Cantique et, avant la fin de cette même année, le Livre des Petits, si naïf et si touchant et dont la popularité est grande dans le Midi. En 1887, M. Jean Aicard fait éditer le Livre d’heures de l’amour ; en 1888, Au Bord du désert. Don Juan, paru en 1889, doit être considéré plutôt comme un poème que comme une pièce de théâtre. C’est une œuvre touffue, inégale, mais d’une verve entraînante, satirique et lyrique.

Dans le roman, M. Jean Aicard débuta par le Roi de Camargue et suivirent bientôt le Pavé d’amour, Fleur d’abîme, Melita, l’Ibis bleu, Diamant noir, Notre Dame d’amour, Tata, l’Âme d’un enfant. Dans tous ces ouvrages, Jean Aicard, fidèle à son pays natal, fait intervenir les paysages de la Provence.

M. Jean Aicard débute au théâtre par un petit acte en vers très fantaisiste, intitulé Au clair de la lune, représenté à Marseille tout à fait au début de sa vie littéraire. Vint ensuite William Davenant, représenté par la Comédie française à Londres, en 1879. Smilis, quatre actes en prose à la Comédie française en 1880, n’eut pas beaucoup de succès. Il a fait une traduction de l’Othello de Shakespeare qui fut joué par la Comédie française. Le Père Lebonnard fut d’abord joué par Antoine et puis par la Comédie française : on sait l’immense succès de cette pièce. Au mois d’août 1883, Mme Sarah Bernhardt créait, au Théâtre antique d’Orange, la Légende du cœur, et à l’heure où nous écrivons ces lignes, le théâtre de la Porte-Saint-Martin donne les premières représentations du Manteau du Roi.

Ces deux dernières pièces, avec une qui sera jouée prochainement, la Milésienne, formeront les trois parties d’une série que M. Jean Aicard se propose de consacrer à la Provence sous ce titre la Provence légendaire.

M. Charles Simond parle en ces termes du poète. « Il est, dans notre littérature contemporaine, un des rares écrivains de mérite dont on ne peut, comme homme et comme