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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

était à la tête, le Dering le suivait et l’Hudsonbay de l’arrière, tous trois fort proches les uns des autres. Le combat commença donc à neuf heures et demie du matin ». Iberville résolut de séparer les adversaires. « Nous fûmes droit sur l’Hampshire, qui croyant que nous voulions l’aborder laissa tomber sa grande voile et éventa son petit hunier ». Il refusait le combat singulier. « Après ce refus nous fûmes sur le Dering et lui coupâmes les itaques de sa grande voile ; et l’Hudsonbay venant de l’avant nous lui envoyasmes le reste de notre bordée »”. L’Hampshire, voyant ses conserves engagées, reprit courage. “« Revirant de bord au vent, il fit une décharge de mousqueterie sur le château d’avant et envoya une bordée à mitraille qui donna deux coups de canons à l’eau, un autre à la civadière, coupa les bras et la fausse drisse du petit hunier, un galauban du petit mast de hune et le faux étai de mizaine ».

Pendant trois heures et demie, le Pélican garde l’avantage d’un combat acharné, à cause de la sûreté de sa manœuvre et de la justesse de son tir. D’Iberville se colle à son ennemi, imitant chaque mouvement, ne lui permettant pas de prendre du champ. Mais, tandis que l’Anglais ne loge ses bombes que dans les agrès, d’Iberville profite si bien de la vague que toutes ses bordées portent à coup sûr. Les Anglais en sont réduits à tenter