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À LA BAIE D’HUDSON

de coups de canon en nombre déterminé. Par malheur, répercutés sur les banquises, ils sont difficiles à compter.

Au cap Digue, on rencontre les Esquimaux, vêtus d’un « juste-au-corps comme un domino de chanoine… cousu d’une délicatesse achevée (nos couturières n’en approchent point) avec de petits nerfs d’animaux très fins ». Martigny va leur présenter le calumet. Il les apprivoise si bien qu’il en amène à bord du navire, où ils s’épouvantent du feu de la cuisine. Méfiants à l’extrême, ils ne se décident à manger que si leurs hôtes goûtent d’abord de chaque plat. Pour les calmer tout à fait, La Potherie consent à avaler un morceau de poisson crû et il leur donne un cœur de bœuf saignant dont ils sucent le sang. Alors, ils ne se connaissent plus de joie et, en retour de petits cadeaux, ils veulent se mettre nus comme vers pour donner leurs vêtements de fourrure.

D’Iberville découvre une île, qu’il appelle La Salle, en mémoire du grand homme dont il garde le culte. Il est en tête avec son Pélican. À la fin de juillet, il débouche dans la baie, près de l’île Phélypeaux. Mais les courants ont dispersé l’escadre. Le Profond reste pris dans les glaces du détroit ; les trois autres arrivent, quand, les brumes se levant, ils aperçoivent trois bâtiments qu’ils reconnaissent bientôt pour trois anglais, l’Hamp-