pour aller ravager la Nouvelle-Angleterre. Celui de Montréal (les deux autres viendront de Trois-Rivières et Québec) comprend 80 Iroquois chrétiens du Sault-Saint-Louis et de la Montagne, 16 Algonquins et 114 Canadiens. Sainte-Hélène commande ; ses frères d’Iberville et de Bienville l’accompagnent. D’Ailleboust de Mantet et Repentigny de Montesson font aussi partie de l’état-major, comme MM. de Bonrepos, de la Brosse, LeBer du Chesne et La Marque de Montigny. Tous Canadiens, seuls ces officiers peuvent diriger les coureurs de bois, admirables combattants pour la guerre d’embuscade, mais dont l’insubordination les rend inutilisables entre les mains d’officiers des troupes régulières.
C’est le début de février. Raquettes aux pieds, la troupe se met en marche sur le Saint-Laurent gelé. Le capuchon du capot bleu, uniforme distinctif des gars de Montréal, rabattu sur la tête, le fusil dans les mains couvertes de mitaines, la ceinture garnie de la courte hache, du couteau et du sac à balles, ils vont, traînant sur des tabaganes couvertes et vivres. Par le Richelieu, ils atteignent le lac Champlain. Les hommes ignorent la destination. Les chefs ne savent pas non plus où ils vont exactement, car le gouverneur les a laissés libres de choisir le lieu de l’atta-