pour donner l’éveil ; Pierre Le Moyne se voit forcé de lui passer l’épée au travers du corps. Les assaillants démolissent le mur de la chambre à coups de hache et y font pleuvoir une grêle de balles. Bridgar et le capitaine Outlaw, commandant d’un navire naufragé l’automne précédent, se précipitent au dehors. Outlaw « saisit M. d’Iberville au collet ; mais comme M. d’Iberville était fort et vigilant, lui fendit la tête d’un coup de sabre ». Les autres demandent quartier, les Français les enferment à fond de cale. Le navire est pris, il n’y a fallu que quelques minutes. Ce fut rapide, foudroyant, mené de main de maître. M. d’Iberville vient de donner un échantillon de sa manière.
Mais il ne veut rien perdre de l’aventure. Laissant un poste de garde sur le navire, il se hâte vers la terre. M. de Troyes fait transporter des madriers, un bélier, le canon. Le bélier ne tarde pas à enfoncer la porte, cependant que les hommes tirent par toutes les ouvertures. Un grenadier grimpe à une échelle laissée à l’extérieur par les Anglais négligents. Il lance ses grenades dans une cheminée. « Durant cette exécution mes gens tiraient continuellement et pour rendre la musique meilleure, je voulus y mesler mes deux canons qui, faisant la basse, percèrent à jour la porte de la redoute… Le mineur, d’un autre costé, estoit prest de nous donner un plat de son métier, lors-