de Sérigny, — la prise Convantriels en tête, — et celle de Chavagnac contournent l’île par le nord pour opérer une diversion. Elles se déploient devant le fort de la Pointe, protégé par de solides retranchements et dix batteries de côtes « toutes revêtues de pierre de taille et dont tous les canons se croisent ». Le bombardement s’engage, vif, dur.
D’Iberville se tient au large, sans voiles, pour se dissimuler. À la nuit, il s’approche avec deux vaisseaux et seize brigantins, d’où il débarque ses troupes pour prendre l’ennemi à revers. « Les Canadiens descendent d’abord pour faciliter le débarquement ». Au jour, il enlève les batteries côtières, tandis que Marigny de Longueuil rejette les renforts anglais dans les plantations de cannes à sucre et le major-général Martinet n’a pas le temps d’atteindre le fort de la Pointe avec le gros des assaillants que la garnison, affolée, se sauve dans la montagne. D’Iberville s’empare de 22 bateaux de guerre ou de transport. Puis, formant quatre colonnes, il monte à l’assaut de la montagne où s’est réfugié le colonel Abbott. Sans tirer un coup de feu, les assiégés capitulent, le jour de Pâques, 4 avril 1706. « La fermeté des troupes du Roy et les vives marches avec lesquelles on les avait suivy les intimidèrent de manière que nous voyant arriver à eux, ils résolurent de capituler, quoyque la situation de leur réduit les mist en état