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À LA LOUISIANE

les laisser s’établir, quand elle aurait pu acquérir cette colonie des Hollandais.

Il se met tout de suite à en préparer l’exécution, car, dès que la maladie lui laissera quelque répit, c’est à cette entreprise qu’il consacrera son premier voyage. Ensuite, advienne que pourra, il aura mis l’Amérique française en état de vivre : les autres pourront parachever l’œuvre, s’il ne peut lui-même la mener à bonne fin. L’essentiel aura été fait, le reste ne sera que question de patience et d’organisation.

Dans un premier mémoire sur le sujet, il expose, avec sa froide lucidité, un plan simple, peu coûteux, réglé dans les moindres détails.

Revenant aux méthodes hardies qui ont fait son succès à la baie d’Hudson, à Corlaer, à Terre-Neuve, il propose de descendre du Canada en hiver pour tomber sur Boston par surprise et s’attaquer ensuite à New-York. « Le temps qui me paraît le plus propre pour exécuter une entreprise de cette nature est l’hiver. Tout favorise l’éloignement des vaisseaux qui emportent une partie considérable des forces de ce pays qui ne se trouve pour lors rempli que de gens de métier peu propres à la guerre et qui se croient en sûreté parce qu’ils ne peuvent pas s’imaginer qu’on soit en état de former en Canada des desseins de cette conséquence surtout dans une saison aussi fâcheuse que celle de