tièrement les vues d’Iberville sur les Anglais : « La Junte est certainement mal informée du nombre d’habitans que les Anglois ont dans l’Amérique septentrionale depuis la Floride jusqu’à l’Acadie. Ce pays est extrêmement peuplé ». Les enfants y sont nombreux, ajoute-t-il, et les religionnaires français ajoutent à cette population. Quant aux sauvages, loin d’être soumis aux Espagnols, « ils ne sçavent pas qu’il y en ait dans le monde… Ceux qui composent la Junte sçavent bien qu’aucun prestre espagnol n’y a jamais mis le pied ». C’est une dure vérité. Le ministre français ne s’embarrasse guère de la bulle d’Alexandre VI, « titre qu’aucun souverain du monde ne doit reconnoistre… Le pape qui a establi l’évesché de Québec, ceux qui ont donné et donnent tous les jours des pouvoirs aux vicaires apostoliques qui vont dans les colonies françoises, n’ont pas cru qu’il y eust peine d’excommunication contre ceux qui s’établissoient dans ce pays, comme la Junte le veut faire entendre ». La France, annonce-t-il carrément, gardera le Mississipi, où elle a les mêmes droits qu’au Canada.
Les Espagnols se tiennent cois. Pierre Le Moyne a remporté une victoire diplomatique.