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À LA LOUISIANE

Le commandant laisse de jeunes Français dans les tribus pour en apprendre la langue. Il prend des mesures pour qu’on procède à des essais de culture ; qu’on étudie l’utilisation des bœufs sauvages, si nombreux ; qu’on arme et termine les forts. Si bien que M. de Ricouart, son lieutenant, écrira au ministre : « Je puis dire hardiment qu’il est infatigable et qu’il travaille à propos ».


IV


À Biloxi, pendant l’absence d’Iberville, le gouverneur de Pensacola s’est montré dans la rade, comme il l’avouera plus tard, pour s’emparer du fort, ne s’attendant pas à y voir des navires français. Ayant protesté contre l’établissement de la place, il partit, pour revenir dans quelques jours, en chaloupe, mourant de faim, sa frégate naufragée à l’île de Chandeleur. Ricouart, qui commandait les navires, Surgères parti, se mit en quatre pour le bien recevoir. « Ce commandant, dans son malheur, s’admiroit d’estre tombé entre les mains de gens si pleins de cœur ». Tout le temps qu’il fut là, « ç’a toujours esté des repas magnifiques, et je puis dire qu’en France, dans les bonnes tables, ils n’auroient pas esté plus réguliers. J’ay eu un vrai plaisir, ajoute Ricouart, d’en faire les honneurs. Outre cela, j’ay fait re-