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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

tre ; offrez-les à l’Esprit en sacrifice pour l’apaiser.

Des femmes étranglent leurs enfants et les jettent dans le feu du temple. « M. d’Iberville eut horreur d’un si cruel spectacle et il commanda d’arrester ce spectacle si affreux et leur arracher ces petits innocents, ce qui n’empescha pas, malgré tous nos efforts, qu’ils n’y en jetassent dix-sept, et si nous ne les eussions pas empeschez, ils en eussent jeté plus de deux cens ». Les femmes, sanctifiées par le sacrifice de leurs enfants, rallument le feu sacré au foyer du temple incendié.

Mais d’Iberville a trop présumé de ses forces. De plus en plus malade, il abandonne l’exploration, non sans en avoir assuré le progrès. Son frère de Bienville ira reconnaître le pays de l’ouest ; Le Sueur, son cousin, explorera les mines de cuivre des Sioux ; son oncle par alliance, Juchereau de Saint-Denis, descendra la rivière Rouge. Ce Juchereau poussera jusqu’au Mexique où il deviendra le gendre de don Pedro de Vilescas, gouverneur du Presidio del Norte, ce qui ne l’empêchera pas d’être jeté dans les prisons de Mexico, après des aventures invraisemblables. De son côté, Tonti, fils de l’inventeur des tontines, attirera les Anglais hors du territoire des Chicachas, d’Iberville ne voulant pas les attaquer chez les sauvages amis. Tonti ira ensuite aux Illinois et LeVasseur reconnaîtra la Mobile.