vrir de gloire, pourront se faire une sorte de situation ?
M. de La Salle y voit bien autre chose. Il dit son rêve : prolonger la France jusqu’au golfe du Mexique ; établir un courant continu des Lacs au pays des conquistadores. Cet immense territoire, à peine entamé, recèle des ressources incalculables. Il suffira de l’organiser. Mais la cour voit petit, peut-être parce qu’elle y est forcée : la France est prise dans tant de complications internationales ! Aucun plan d’ensemble, aucune idée large. Le progrès de l’exploration naît de l’initiative particulière. Mais les explorateurs sont avant tout des traitants. Lui, La Salle, veut être le fondateur de l’empire français d’Amérique. Cet empire sera l’œuvre d’un homme ou de quelques-uns, voués à l’exécution tenace du projet grandiose.
Dans son ardeur à prêcher, à chanter la vertu de l’effort individuel, l’ancien novice des jésuites prend figure de visionnaire. Mais M. d’Iberville sait distinguer dans ce langage de feu tout ce que l’enthousiasme recouvre de positif. Et il se dit qu’il sera l’un de ces hommes appelés à réaliser le rêve.