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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

pendant, il a quelque regret de quitter une région où l’on peut tuer des quinze à vingt mille perdrix dans un an, et un nombre aussi fantastique de ces outardes dont les bords de la rivière Sainte-Thérèse « sont tout remplis ».

De Belle-Isle on avance rapidement, pour arriver à Rochefort en peu de temps, après avoir débarqué les scorbutiques à l’hôpital de Port-Saint-Louis.


IV


D’Iberville venait de donner à la France deux territoires d’où elle pouvait tirer des revenus énormes. À Terre-Neuve, le commerce rapportait 17 millions de livres par an et, à la baie du Nord, pendant la période des guerres, la compagnie des nobles aventuriers, malgré ses pertes en vaisseaux et en pelleteries, versait un dividende de 50 p. 100 en 1688 et 1689 ; de 25 p. 100, en 1690, sur un capital triplé.

Mais la France ne devait pas les garder. Abandonnant Brouillan à ses faibles ressources, elle perdait Terre-Neuve un an après la conquête d’Iberville. Quant à la baie d’Hudson, que Sérigny, puis Martigny, et enfin Jérémie administrèrent paisiblement à la suite d’Iberville, elle devait la sacrifier avec légèreté aux dieux de la politique continentale par le traité d’Utrecht.