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cipe de sa vie, il l’a exprimé en une formule concise : « Faire son œuvre à travers son métier et son esprit à travers son œuvre ». C’est parce qu’il apportait à ce métier la conscience d’un bon artisan que Bourget. a pu donner une si belle solidité à son œuvre.

Paul Bourget ne fréquentait que de jeunes littérateurs. Attiré par la poésie, il composa les poèmes qu’il devait plus tard réunir en volumes.

Le premier recueil parut en 1875. Paul Bourget avait fait ses débuts littéraires, deux ans plus tôt, à la Revue des Deux-Mondes, par un article fort remarqué sur le Roman réaliste et le Roman piétiste. Mais il ne parvint à sa véritable place dans le monde littéraire que lorsqu’il publia, à la Nouvelle Revue, à partir de 1881, ses Essais de Psychologie contemporaine. Alors, ce fut la gloire.

Il est bon de remarquer qu’il doit en quelque sorte cette notoriété à Mme Adam, qui l’incita à publier ses Essais. De même, Mme Adam, fondatrice de la Nouvelle Revue, avait lancé Pierre Loti, dont elle avait accueilli les premières œuvres.

Comme tout écrivain qui se respecte, Paul Bourget avait fait du journalisme, dès sa sortie du lycée. Ce fut d’abord au Globe, puis au Gaulois, au Parlement et au Journal des Débats avec lequel s’était fondu le Parlement. Bourget n’a jamais désavoué ses débuts. Quand il fit son voyage en Amérique, d’où il rapporta son livre Outremer, il ne faisait, disait-il, qu’un reportage pour le compte du New York Herald.

Paul Bourget a expliqué que lui-même sentait que ses poèmes renfermaient des souvenirs livresques. Il se savait trop loin de la vie. Il résolut de s’en rapprocher. Mais quelle formule adopter ?