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bilitation de la mémoire de son père, ce général irlandais au service de la France, odieusement condamné à mort sous Louis XV pour avoir succombé devant les Anglais à Pondichéry et après un procès manifestement truqué. Le général-comte Lally était pourtant renommé pour sa bravoure, mais il avait payé de sa vie les fautes de la politique coloniale de la France, fautes qui, au cours de la même guerre, avaient entraîné la perte de la Nouvelle-France et des Indes.

L’académicien Lally-Tollendal n’était, aux yeux du monde, son enfant que devant Dieu, car un mystère avait entouré sa naissance.

La veille de son supplice, le condamné « avait disputé, en l’honneur de son fils, quelques instants au glaive meurtrier ». Le jeune homme étudiait au collège d’Harcourt, sous le nom de Trophime. Un étranger se présente à lui « revêtu des insignes de la grandeur et frappé d’une sombre tristesse ». Cet étranger le contemple tendrement, l’interroge et, satisfait de ses réponses, lui ouvre les bras. « Je suis ton père ! »

Louis XVIII n’avait pas nommé lui-même les titulaires de tous les sièges vacants. Il en avait abandonné certains à l’élection des académiciens, bien sûr qu’ils ne voudraient faire aucune peine à leur Protecteur. On vota « en toute liberté », ce qui permit à un plaisant de déposer des bulletins aux noms de Molière et Jean-Jacques Rousseau, les grands oubliés de l’Académie.

Durant les Cent jours, Napoléon nomma au moins deux académiciens, Aignan et le poète Baour-Lormian. L’empereur repartit avant la réception de ce dernier. Baour-Lormian n’entra pas alors à