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nages, ignorant pour qui ils travaillaient, prononcèrent des discours humanitaires contre le transport des munitions. Quand les ouvriers apprirent que le nouveau syndicat versait des indemnités de grève aux membres d’un jour, ils n’hésitèrent plus à s’inscrire. Des succursales se fondèrent partout. L’embarquement des munitions fut paralysé. Les journaux s’inquiétèrent. Des financiers versèrent des millions aux vieux syndicats qui reprirent pied. Alors, Rintelen songea à fomenter des grèves dans les fabriques de munitions.

En même temps, ayant appris l’arrivée à New-York du révolutionnaire mexicain Huerta, Rintelen alla lui proposer de soulever une révolution au Mexique avec l’aide de l’or allemand, à condition qu’il déclare ensuite la guerre aux États-Unis. Tout allait bien, quand Huerta fut empoisonné.

C’est alors que l’envoyé extraordinaire de l’Allemagne apprit le vol du code secret. Il prévint qui de droit, mais on ne l’écouta pas.

Il s’était abouché avec les Irlandais, avec qui il préparait un vaste mouvement pour appuyer la révolte de sir Roger Casement, quand il reçut, par l’entremise de Boy-Ed, l’ordre de rentrer en Allemagne.

Le navire qui le transportait vers la Hollande fut arrêté au large des côtes anglaises. Amené à Londres, Rintelen, qui voyageait grâce à un passeport suisse bien en règle et sous le nom de Gaché, se fit reconnaître par le ministre de Suisse. On allait le relâcher quand il apprit qu’on faisait une enquête à Berne. Il préféra se rendre tout de suite, afin d’être traité comme prisonnier de guerre. L’amiral Hall et lord Hershell, qui reçurent sa soumission, l’amenè-