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Parfois, en effet, les espions disparaissent mystérieusement. L’histoire du capitaine Cumming est édifiante à cet égard.

Cumming était aide de camp de l’amiral sir Reginald Hall, grand maître de l’Intelligence Service ; il devint l’animateur du Naval Secret Service. Homme ardent, il se fatigua bientôt de la besogne de cabinet qu’il exécutait à Londres. Il demanda une mission dans un domaine plus dangereux.

Par la voie de la Russie, on l’envoya en Roumanie surveiller les agissements des Allemands et presser la propagande pro-alliée qui tendait à amener les sujets du roi Ferdinand dans les rangs des Alliés.

À Bucarest, Cumming fit d’utile besogne. Il découvrit, entre autres choses, que les Allemands avaient secrètement emmagasiné dans les caves de leur légation 250 caisses de puissants explosifs et 600 bonbonnes contenant des microbes virulents. Cumming communiqua ce renseignement à monsieur Parumbaru, ministre des affaires étrangères de Roumanie pour l’édifier sur les méthodes de guerre des Allemands. Il fut donc pour quelque chose dans la déclaration de guerre de la Roumanie aux Empires centraux.

Cumming suivit les opérations de l’armée roumaine, et alors il disparut mystérieusement. Le 10 mars 1922, au cours d’un gala donné à l’Albert Hall de Londres, on vit réapparaître, énigmatique et souriant, l’officier disparu depuis des années. On s’empressa autour de lui, on le questionna sur son absence. Cumming se borna à répondre : « Pourquoi voulez-vous que le vice-amiral Cumming se