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mon père. Je vous y rejoindrai dans quelques minutes.

Quand la jeune fille entra, dans la petite pièce de son père, le médecin rédigeait une ordonnance. Il la tendit bientôt à la jeune fille.

— Il faut songer à vous, mon enfant. Je vous trouve bien pâle, depuis deux jours. Ne négligez pas de prendre le remède que je vous prescris.

— Merci, docteur.

— Et maintenant écoutez bien, ce que j’ai appris de la bouche d’un ami, ce soir. J’ai hésité, me demandant si je devais vous cacher ces faits pénibles… Vous avez tant à supporter, en ce moment, pauvre enfant. Mais vous êtes courageuse… de bon jugement, et si les événements vous obligent à prendre un parti, vous vous déciderez en toute connaissance de cause.

— Parlez, docteur, je vous assure que le jour où j’ai appris l’arrestation d’Olivier… j’ai reçu au cœur un choc tel, que maintenant peu de choses peuvent me frapper aussi douloureusement…

— Pauvre petite ! fit le docteur, qui voyait les yeux de la jeune fille se remplir de larmes.

— Il ne s’agit pas d’Olivier, au moins, docteur ? demanda soudain Mathilde, le regard plein de détresse.

— Non, non, mais de votre père.

— De mon père ?