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Des cris de douleur et des pleurs éclatèrent. Alors, la cohorte enfantine n’y tint plus. En un instant, le père de Mathilde Perrault fut renversé et frappé à qui mieux mieux avec la même canne qu’il brandissait tout à l’heure. Les soldats, d’abord surpris de l’attaque, se précipitèrent. Ils reculèrent, non sans peine, tous ces enfants agressifs, que les discours des parents enflammaient outre mesure.

Michel, qui avait aidé aux soldats à défendre M. Perrault et se trouvait par conséquent au premier rang, se vit attaqué à son tour par ses compagnons. Il se défendit, tandis que la victime première de la fureur des enfants, M. Perrault, se redressait tant bien que mal avec l’aide des soldats. L’un des gamins cria à Michel soudain : « Qu’est-ce qui te prend, toi, l’ami, de défendre, ce vilain monsieur ?… Il n’a que ce qu’il mérite… va !…  »

— On ne frappe pas quelqu’un qui a des cheveux blancs, cria Michel. Et puis… je le connais très bien, moi… ce monsieur, et…

Un des soldats saisit Michel par le collet et lui fit faire demi-tour.

You know this old man ? Who is he ? demanda-t-il avec brusquerie.

À la grande surprise du militaire, Michel lui répondit dans un très bon anglais, et donna avec volubilité, toutes les explications désirées. Puis, sur la demande des soldats de venir en