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l’enfant et l’installa dans un fauteuil. Puis, appelant la servante de la maison, elle lui ordonna de préparer tout de suite une tasse de lait chaud et quelques biscuits secs. Ses yeux interrogeaient l’enfant avec anxiété. Elle le voyait, heureusement, se remettre peu à peu.

— Michel, dit-elle enfin, toi, à Montréal ! Je ne puis en croire mes yeux. Mais que veut dire ce voyage au lendemain de la terrible bataille de Saint-Charles ? Elle a coûté la liberté à Olivier, mon pauvre grand, je l’ai su. Sa grand’mère décédait peu avant sa capture. J’ai su cela aussi. Allons, raconte-moi ce que tu peux… Non, dit-elle plus bas, attends. Voici la bonne… Vois-tu, mon enfant, reprit-elle plus haut, il faut d’abord te réconforter, te rassurer… Mais que vois-je ? Encore de grosses larmes ? Michel ! Michel ! Où est ton courage ? Tu es chez vous, ici. Tu sais quelle affection je te porte, à cause d’Olivier d’abord… à cause de toi aussi… Bon !… Voilà que tu redeviens toi-même… Tu ne prends plus rien ? Fais un effort ? Non ?… Alors, parfait, installons-nous tous deux pour une longue conversation. Nous voici seuls de nouveau…