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— Écoute, docteur, la petite cousine là-haut, elle est très, très malade…

— Parbleu ! Je le sais,

— Je n’ai eu qu’à apparaître, il y a une heure. sur le seuil de la chambre de Mathilde, où elle couche, pour qu’elle m’envisage comme un monstre, ou quelque chose près. Elle aurait une crise nerveuse, en ce moment.

— Évidemment !

— Comment cela ?

— Tu n’es pas précisément un papa-gâteau, mon cher Octave, pour cette petite que les événements ont affolée. Elle est en ce moment d’une sensibilité maladive, qui la rend d’une clairvoyance aiguë. Elle sent ton hostilité, elle la redoute.

— Je n’y puis rien. Est-ce moi qui ai décidé les gens de Saint-Denis et de Saint-Charles à se battre follement ? Est-ce moi qui suis cause de la mort de sa grand’mère, et qui…

— Octave, nous n’avons pas à juger, ni à condamner nos compatriotes, interrompit le docteur vivement, mais à les plaindre et à les aider en ce moment.

— D’accord. Alors que cette enfant soit installée à l’hôpital. Fais ce qu’il faut pour cela. Toi seul possèdes assez d’autorité pour décider Mathilde à adopter cette sage ligne de conduite. Nous irons la voir régulièrement, je te le promets.