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les de l’enfant. Hélas ! elle vit tout de suite les traces d’un départ précipité… Mais pour l’instant, le petit garçon, dont elle devina le lieu de retraite, l’inquiéta moins que Josephte, dont les nerfs vibraient de nouveau de façon dangereuse. Elle revint la trouver et tenta de la calmer en lui faisant espérer le retour de Michel, pour le lendemain… Elle s’en occuperait elle-même… Mais la petite fille criait et répétait sans cesse : « Tu ne connais… pas Michel… cousine… il a dit… que… jamais !… jamais… ! il ne reviendrait ici… »

Tout à coup, la jeune fille entendit la voix de son père, qui demandait au bas de l’escalier : « Que se passe-t-il, là-haut ? Qu’est-ce que ces cris, ces lamentations. Mathilde ! Descends ! J’ai à te parler. Tu m’entends ?… Descends, ou je vais monter… rétablir moi-même la paix ! »

— Oui, oui, mon père, je vais aller vous retrouver, tout de suite.

Elle s’approcha de la petite fille terrifiée, qui tremblait maintenant, et dont la figure boursouflée, rougie, faisait mal à voir. La fièvre allait venir… Les pommettes en feu, les yeux dilatés, ne l’indiquaient que trop.

— Josephte, pria tout bas la jeune fille, en la serrant avec tendresse contre elle, sois raisonnable… attends-moi sans bouger… dans mon lit. Je ne serai pas longtemps partie. Dès que mon père apprendra tout, il me voudra