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— Qu’est-ce que tu dis ?

— Josephte, M. Perrault me chasse de chez lui… Je m’en vais avant qu’il me mette lui-même à la porte.

— Mais, comment sais-tu cela, mon Dieu ! mon Dieu !

— Je l’ai entendu dire des choses affreuses sur mes bons parents et sur moi… tandis que je passais dans le corridor…

— Mais c’est méchant, c’est affreux cela… Michel, emmène-moi avec toi… J’aime beaucoup la cousine Mathilde, tu le sais… Mais je t’aime mieux encore.

— Moi aussi, je t’aime. Josephte. Mais c’est impossible que je t’emmène, tu es malade… Quand tu seras guérie, tu viendras me voir, chez la bonne vieille dame, où je resterai quelque temps.

— Michel, je ne veux pas que tu partes… Qu’est-ce qu’Olivier dira quand il apprendra cela plus tard.

— Il dira que j’ai bien fait. Il saura que je te laissais avec la cousine Mathilde. Je lui avais promis de te conduire chez elle. Et maintenant, Josephte, viens dans ta chambre.

— Non ! non !… Michel, attends à demain pour t’enfuir. Je t’en prie !… Il fait si noir, dehors…

Mais les supplications de Josephte restèrent sans force. Le petit garçon, qui s’était habillé