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Olivier avait deviné juste. Son ami Rodolphe Desrivières, l’un des exilés des Bermudes en juillet dernier, lui écrivait, pour lui annoncer sa délivrance, grâce à l’annulation, par le parlement anglais, de la proclamation de lord Durham. Nelson, Gauvin, Masson, Marchessault, Goddu, Viger, Bouchette, reprendraient donc avec lui la route, non du Canada, mais des États-Unis. Cela était d’une prudence élémentaire. Suivait un récit de la vie de tous, assez pénible, à un certain point de vue, au pays des Bermudes. Puis, Desrivières s’informait anxieusement de la santé de son ami de Saint-Denis. Il y avait un mot aimable pour Mathilde. Évidemment, la nouvelle du mariage d’Olivier était parvenue jusqu’aux Bermudes. Un post-scriptum assez long terminait la lettre. Il concernait Michel.

« Si jamais tu consens à te séparer de Michel, de ce bon et intelligent petit homme, écrivait en substance l’exilé, envoie-le me trouver aux États-Unis, à l’endroit dont je te donne plus bas l’adresse. C’est mon parent, tu le sais. Je veillerai sur lui, en conséquence. Il serait important qu’il perfectionne la langue anglaise. Il la parle déjà si bien. Je ne sais pourquoi, mais il me semble que je me sentirai moins seul, l’ayant près de moi… Je m’y suis attaché peu à peu à cet enfant, qui t’est si dévoué. Pense